Le Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est souvent associé à des difficultés quotidiennes comme l'organisation, la concentration ou la gestion des émotions. Mais l'un des aspects moins souvent discutés – bien que tout aussi impactant – est la relation entre le TDAH et le sommeil, en particulier l'insomnie. De nombreuses personnes souffrant de TDAH luttent avec des nuits agitées, des difficultés à s’endormir, ou à rester endormies.
Ces troubles du sommeil peuvent s'avérer particulièrement épuisants et affecter encore davantage la qualité de vie. Si vous, ou un proche, êtes concerné par cette dualité, rassurez-vous : bien que ce soit un défi complexe, il existe des moyens d’y faire face. Laissez-moi vous expliquer pourquoi cela arrive et comment vous pouvez améliorer votre sommeil avec quelques ajustements simples.
TDAH et sommeil : pourquoi cette relation est-elle si compliquée ?
Comprendre le lien entre le TDAH et l'insomnie nécessite d'abord une petite immersion dans le fonctionnement du cerveau. Le TDAH influence directement la régulation des neurotransmetteurs comme la dopamine et la noradrénaline, qui jouent un rôle clé dans la gestion de l’attention, de l’énergie et de la vigilance. Cette instabilité neurochimique se traduit par des difficultés à « éteindre » le cerveau, particulièrement le soir.
Pour les personnes atteintes de TDAH, se coucher peut souvent être synonyme d’anxiété, de pensées qui s’emballent, et d’une incapacité à se détendre. Le cerveau a tendance à rester en alerte, comme s'il était toujours en mode "veille". Cela peut rendre difficile l’endormissement et, même une fois endormi, il est fréquent de se réveiller plusieurs fois dans la nuit.
Les formes de troubles du sommeil associés au TDAH
L'insomnie n'est pas le seul trouble du sommeil qui accompagne souvent le TDAH. Parmi les autres problèmes courants, on trouve :
La difficulté à s'endormir : Beaucoup de personnes atteintes de TDAH se trouvent éveillées des heures durant après s'être couchées, malgré la fatigue.
Les réveils nocturnes fréquents : Même après s'être endormi, le sommeil est souvent léger et perturbé. Cela peut rendre le sommeil peu réparateur.
La procrastination au coucher : Une autre tendance commune chez les personnes atteintes de TDAH est la difficulté à respecter une routine de sommeil cohérente. Elles repoussent souvent l'heure du coucher en restant absorbées dans des activités stimulantes, retardant encore plus le moment de s'endormir.
Le syndrome des jambes sans repos : Certaines études montrent que le TDAH peut être lié à des troubles moteurs comme le syndrome des jambes sans repos, qui cause une sensation d'inconfort dans les jambes et pousse à les bouger, perturbant ainsi l'endormissement.
Pourquoi l'insomnie aggrave-t-elle le TDAH ?
Un manque de sommeil, qu’il soit dû à des difficultés à s’endormir ou à un sommeil perturbé, affecte négativement le cerveau. Chez une personne atteinte de TDAH, le manque de sommeil amplifie les symptômes du trouble. La concentration devient encore plus difficile, l’hyperactivité peut s’intensifier, et la régulation émotionnelle est souvent plus chaotique. En résumé, moins de sommeil, c’est davantage de TDAH – et plus de TDAH signifie souvent encore moins de sommeil. Un véritable cercle vicieux.
Comment briser ce cercle ? Des stratégies pour retrouver le sommeil
Heureusement, il existe des stratégies pratiques pour briser ce cercle infernal entre TDAH et insomnie. Avec un peu de patience et une approche personnalisée, vous pouvez améliorer votre sommeil de manière significative. Voici quelques astuces éprouvées :
Instaurer une routine stricte : Le cerveau adore la constance, même si cela peut sembler difficile pour une personne avec un TDAH. Essayez d'aller vous coucher et de vous réveiller à la même heure chaque jour, même les week-ends. Cela aide à réguler votre horloge biologique et peut faciliter l’endormissement.
Limiter les écrans avant de dormir : Les écrans (téléphones, ordinateurs, tablettes) émettent une lumière bleue qui peut perturber la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Essayez de réduire votre exposition aux écrans au moins une heure avant d’aller au lit. Pourquoi ne pas utiliser ce moment pour lire un bon livre ou écouter de la musique apaisante ?
Créer un environnement propice au sommeil : Assurez-vous que votre chambre est un lieu propice à la détente. Une pièce sombre, fraîche et silencieuse est l’idéal. Utilisez des rideaux occultants si besoin, ou un bruit blanc pour couvrir les sons dérangeants.
Activités relaxantes avant le coucher : Intégrez des activités calmantes dans votre routine du soir. Que ce soit des étirements doux, une courte séance de méditation, ou même simplement écrire dans un journal pour vider votre esprit des préoccupations du jour, ces rituels peuvent aider à préparer votre corps et votre esprit au sommeil.
Exercice physique régulier, mais pas trop tardif : L'exercice est excellent pour améliorer la qualité du sommeil, mais il est important de ne pas pratiquer une activité trop stimulante tard dans la journée, car cela pourrait avoir l'effet inverse et perturber l'endormissement.
Consulter un professionnel : Si l’insomnie persiste et devient chronique, il peut être utile de consulter un professionnel de la santé spécialisé dans le TDAH ou les troubles du sommeil. Parfois, une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) spécifique aux troubles du sommeil peut faire des merveilles.
La méditation et la pleine conscience : des alliées inattendues
Pour les personnes souffrant de TDAH et d'insomnie, les techniques de méditation et de pleine conscience peuvent être des outils précieux. Ces pratiques favorisent la relaxation et la gestion des pensées envahissantes, offrant ainsi une voie vers une meilleure qualité de sommeil. De courtes sessions de respiration ou de méditation guidée peuvent être particulièrement utiles pour calmer l’esprit avant d’aller au lit.
Trouver ce qui fonctionne pour vous
Il est important de se rappeler que chacun est différent. Ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionnera peut-être pas pour une autre. Si vous souffrez à la fois de TDAH et d'insomnie, la clé est souvent de tester différentes approches pour découvrir ce qui fonctionne le mieux pour vous. Cela peut prendre un peu de temps, mais avec de la persévérance, il est possible de trouver un équilibre.
Enfin, il est essentiel de faire preuve de bienveillance envers soi-même. Le sommeil, ou son manque, peut être source de frustration, mais avec les bonnes stratégies, il est tout à fait possible d’améliorer la situation.
En prenant soin de votre sommeil, vous n'améliorez pas seulement vos nuits, mais aussi votre qualité de vie globale. Et souvenez-vous, chaque petit pas compte, même si le chemin est parfois sinueux. Vous méritez de bonnes nuits de sommeil, et il est tout à fait possible de les retrouver !
Amicalement,
Lily